2014 est l'année des 25 ans de
l'opération Pièces Jaunes, collecte de fonds en faveur des enfants
et adolescents hospitalisés, organisée par la Fondation Hôpitaux
de Paris-Hôpitaux de France. Sa présidente, Bernadette Chirac,
reste toujours aussi engagée.
Depuis toutes ces années au service
de l'opération Pièces Jaunes, qu'est-ce qui vous fait tenir ?
Bernadette Chirac : Je n'aime
pas étaler mes malheurs. Mais vous savez, nous avons eu deux filles.
L'aînée Laurence était très sportive, elle faisait beaucoup de
plongée. A quinze ans, malheureusement, elle a attrapé une
méningite redoutable. A la suite de cela, elle fut frappée
d'anorexie mentale et a maigrit énormément. Cela ne l'a pas
empêchée de commencer des études de médecine. Mais elle n'a
jamais pu les terminer. Je me souviens lorsque le médecin-chef de
l'internat m'a appelée : selon lui, elle était devenue trop faible
pour continuer, il avait peur que son cœur lâche. Puis elle devenue
suicidaire. Je me souviens avoir cherché partout en Europe et aux
États-Unis une clinique pour aider notre fille. Aujourd'hui encore,
beaucoup d'adolescents souffrent de ce type de maladie. Alors, je me
suis lancée dans cette opération des Pièces Jaunes, pour leur
venir en aide. Je veux montrer aux parents que l'on peut avoir des
institutions adaptées aux difficultés de leurs enfants.
Bernadette Chirac, lors de l'opération Pièces Jaunes, au CHRU de Lille, le 30 janvier 2014. |
Cet engagement fait-il écho à
votre foi ?
Bernadette Chirac : Oui, cet
engagement donne du sens à ma spiritualité. Et la prière m'aide
beaucoup. J'appartiens à une famille catholique très pratiquante.
Je corresponds par ailleurs avec beaucoup de familles chrétiennes et
je sais que ce sujet les touche aussi.
Quel bilan peut-on tirer des 25 ans
de l'opération Pièces Jaunes ?
Bernadette Chirac : Grâce à la
générosité des donateurs depuis 1989, 8000 projets ont pu être
financés dans 444 villes. Nous avons notamment construit une
cinquantaine de Maisons des Ados, un peu partout en France, pour
aider les adolescents et leurs familles. La première date de 2004, à
Paris, et s'appelle la Maison de Solenn, du nom de la fille de
Patrick Poivre d'Arvor, qui s'est suicidée. C'est lui qui m'a
demandé que cette Maison des Ados prenne le prénom de sa fille.
Que vous apport cet engagement ?
Bernadette Chirac : Il y a
énormément de bénévoles au service de l'opération et les dons
sont toujours plus importants. Chaque année, je suis impressionnée
par l'altruisme des français. Et c'est une grande joie de voir
aboutir de nouveaux projets qui sont très utiles pour les enfants
hospitalisés. A l'automne prochain, du 1er au 31 octobre 2014, je
continuerai mon action, pour soutenir l'autre opération de
solidarité de la Fondation Hôpitaux
de Paris-Hôpitaux de France, qui s'appelle + de Vie !
Son objectif est d'améliorer la vie des personnes âgées à
l'hôpital. Il s'agit de se mobiliser pour préserver leur dignité,
lutter contre la douleur et renforcer les liens intergénérationnels.
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