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lundi 21 avril 2014

Baraka, le resto bio de Roubaix, développe le concept de Fabrique de Biens Communs.

 Article paru dans Croix du Nord du 18/4/2014
Anne-Sophie Rijn, co-gérante de Baraka

Les roubaisiens connaissent Baraka avant tout comme le restaurant bio du quartier de la rue de Sébastopol. Mais c'est plus que ça. Il a été conçu dans le cadre d'une coopérative de quartier, construit dans un bâtiment neuf bioclimatique et se présente surtout comme une fabrique de biens communs. Ouvert début 2012, c'est Pierre Wolf, co-gérant, qui au départ a porté le projet. Anne-Sophie Rijn l'a ensuite rejoint, juste avant qu'un incendie accidentel ne ravage le restaurant. A deux, ils vont remonter Baraka. Depuis le 3 décembre 2012, enfin, la coopérative avec ses six salariés fonctionne à plein régime.


Baraka
2013 aura été l'année de lancement : « Entre la restauration et la location de salles de séminaire, nous avons généré fin 2013 un chiffre d'affaires de 250 000 euros, ce qui était conforme à nos objectifs. » explique Anne-Sophie Van Rijn, validant ainsi le modèle économique. Avec un plat du jour à 11,50 euros, le restaurant bio attire entre 40 et 60 clients tous les midis en semaine et une vingtaine le vendredi soir. Mais au-delà de la restauration et de la location de la salle de séminaire, le projet Baraka se définit comme une fabrique de biens communs. C'est à dire un lieu où désormais l'on propose toutes sortes de services en réponse aux besoins des habitants, basés sur l'innovation sociale et la coopération multi-services.

Sont ainsi proposés un troc de livres, des séances de lecture à voix haute pour les enfants du quartier, des ateliers d'écritures et de jardinage. Surtout, a été aménagé un fab-lab (contraction de l'anglais fabrication-laboratory) : c'est un lieu ouvert au public qui met à disposition toutes sortes d'outils, pour la conception et la réalisation d'objets. Cette idée de fab-lab a été suggérée par le Meuhlab en partenariat avec l'ANIS, association qui promeuvent l'innovation sociale et numérique. On y trouve une imprimante 3D, une machine à découper, des ordinateurs. « Les participants ont pu réaliser des sérigraphies sur t-shirts, fabriquer des stations-météo, des accessoires de smart-phone, des cartes en relief. » précise notre co-gérante.

Une autre vision économique
Diplômée d'une école de gestion, Anne-Sophie Rijn, 41 ans, a travaillé près de quinze ans dans de grandes structures privées – le groupe de restauration Flam's , Michael Page et Nocibé. Puis elle a réalisé un tour du monde en 2009 en famille. « Je me suis rendue que notre système économique classique va dans le mur. J'ai eu alors envie de prendre du recul.» Après un Master II Apiess (Action Publique, Institutions et Économie Sociale et Solidaire) à l'Université de Lille I, elle est rentrée chez Baraka. « Durant cette année 2013, j'ai finalement constaté qu'une structure coopérative a les mêmes problèmes économiques qu'une entreprise classique : il faut générer du chiffre d'affaires, fidéliser le client, gérer ses coûts. Mais la différence est que chaque décision stratégique de développement est prise au regard du respect du client, du personnel, de l'environnement écologique et social. » Et de rajouter : « Par rapport à un job classique, cette démarche de l'ESS est beaucoup plus engageante car elle est sur du long terme et sur un plan plus large que l'économique.».

Plus d'infos :  www.cooperativebaraka.fr

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