Anne-Sophie Rijn, co-gérante de Baraka |
Les
roubaisiens connaissent Baraka avant tout comme le restaurant bio du
quartier de la rue de Sébastopol. Mais c'est plus que ça. Il
a été conçu dans le cadre d'une coopérative de quartier,
construit dans un bâtiment neuf bioclimatique et se présente
surtout comme une
fabrique de biens communs.
Ouvert début 2012, c'est Pierre Wolf, co-gérant, qui au départ a
porté le projet. Anne-Sophie Rijn l'a ensuite rejoint, juste avant
qu'un incendie accidentel ne ravage le restaurant. A deux, ils vont
remonter Baraka. Depuis le 3 décembre 2012, enfin, la coopérative
avec ses six salariés fonctionne à plein régime.
Baraka |
2013
aura
été l'année de lancement : « Entre
la restauration et la location de salles de séminaire, nous avons
généré fin 2013 un chiffre d'affaires de 250 000 euros, ce qui
était conforme à nos objectifs. »
explique Anne-Sophie Van Rijn, validant ainsi le modèle économique.
Avec un plat du jour à 11,50 euros, le restaurant bio attire entre
40 et 60 clients tous les midis en semaine et une vingtaine le
vendredi soir. Mais au-delà de la
restauration et de la location de la salle de séminaire, le projet
Baraka se définit comme une fabrique
de biens communs.
C'est à dire un lieu où désormais l'on propose toutes sortes de
services en réponse aux besoins des habitants, basés sur
l'innovation sociale et la coopération multi-services.
Sont
ainsi proposés un troc de livres, des séances de lecture à voix
haute pour les enfants du quartier, des ateliers d'écritures et de
jardinage. Surtout, a été aménagé un fab-lab
(contraction de l'anglais fabrication-laboratory)
: c'est un lieu ouvert au public qui met à disposition toutes sortes
d'outils, pour la conception et la réalisation d'objets. Cette idée
de fab-lab a été suggérée par le Meuhlab en partenariat avec
l'ANIS, association qui promeuvent l'innovation sociale et
numérique. On y trouve une
imprimante 3D,
une
machine à découper, des ordinateurs. « Les
participants ont pu réaliser des sérigraphies sur t-shirts,
fabriquer des stations-météo, des accessoires de smart-phone, des
cartes en relief. »
précise notre co-gérante.
Une
autre vision économique
Diplômée
d'une école de gestion, Anne-Sophie Rijn, 41 ans, a travaillé près
de quinze ans dans de grandes structures privées – le groupe de
restauration Flam's , Michael Page et Nocibé. Puis elle a réalisé
un tour du monde en 2009 en famille. « Je
me suis rendue que notre système économique classique va dans le
mur. J'ai eu alors envie de prendre du recul.»
Après un Master II Apiess (Action Publique, Institutions et Économie
Sociale et Solidaire) à l'Université de Lille I, elle est rentrée
chez Baraka. « Durant
cette année 2013, j'ai finalement constaté qu'une structure
coopérative a les mêmes problèmes économiques qu'une entreprise
classique : il faut générer du chiffre d'affaires, fidéliser le
client, gérer ses coûts. Mais la différence est que chaque
décision stratégique de développement est prise au regard du
respect du client, du personnel, de l'environnement écologique et
social. »
Et de rajouter : « Par
rapport à un job classique, cette démarche de l'ESS est beaucoup
plus engageante car elle est sur du long terme et sur un plan plus
large que l'économique.».
Plus d'infos : www.cooperativebaraka.fr
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