Interview exclusive de Jean-Marie Bigard sur l'Association les Bouchons d'Amour

 
Article paru dans le journal Présence - Groupe Bayard 5 septembre 2014

L'humouriste Jean-Marie Bigard est à l'origine de l'association Les Bouchons d'Amour www.bouchonsdamour.com qui collecte des bouchons en plastique et les recycle pour financer des actions caritatives. Un projet porté aujourd'hui par des centaines de bénévoles de toute la France et qui fait écho à sa foi.

Quelle est l'origine du projet ?

En 2001, je voulais créer de l'argent avec de l'amour. J'ai eu l'idée de recycler les bouchons pour aider les autres. J'ai trouvé des bénévoles, un recycleur en Belgique Eryplast très aidant, et une banque qui a accepté de ne pas prendre de frais. J'ai ainsi réussi mon coup en ne demandant zéro centime, alors qu'au départ, personne n'y croyait ! Aujourd'hui, Les Bouchons d'Amour se développent grâce aux bénévoles, son président Guy Petit et surtout grâce aux enfants qui rappellent aux parents de ne pas jeter les bouchons. Ils sont très fiers ! Cela apprend ainsi à chacun de nous de faire un geste d'amour au quotidien.

Lors d'un spectacle en 2010, visite impromptue d'un handi'chien.

Quelle envergure a pris l'association ?

En 2013, l'association a ainsi collecté 1334 tonnes de bouchons plastiques auprès d'écoles, entreprises, grandes surfaces, l'armée, en France et aux USA. Cela a généré 300 000 euros de gains, qui ont financé des fauteuils roulants, l'aménagement de maisons de personnes handicapées en partenariat avec les Maisons Départementales du Handicap, des handi'chiens ... mais aussi une action caritative au Sahel. Nous devrions également devenir association reconnue d'utilité publique, ce qui nous permettra de recueillir des dons déductibles des impôts.

Collecte des bouchons

Comment cette action caritative se situe par rapport à votre carrière ?

Les Bouchons d'Amour est une des plus belles choses que j'ai faîtes dans ma carrière. D'ailleurs, régulièrement, une partie des recettes de mes spectacles sont versées à l'association. Je mets son logo sur les affiches de mes spectacles et je continue à la parrainer.

Tri des bouchons

En quoi cet engagement fait-il écho à votre foi ?

Vous savez, j'ai grandi dans une éducation catholique mais aussi dans la confiance de mes parents. Pour moi, Dieu est amour. Mais cet amour ne nous appartient pas. Alors, autant taper dedans et créer de l'argent pour aider les autres ! Aujourd'hui, la foi fait partie de mon quotidien. Je prie le Seigneur plusieurs fois par jour, notamment le matin et le soir avant de me coucher. Je lui demande de veiller sur moi et de me guider. Avant d'entrer en scène également, je prie trois fois : je demande au Seigneur d'emplir mon cœur d'amour et d'en faire de même avec les gens qui viennent me voir.

Les bénévoles de l'association

Ce témoignage de foi n'est-il pas en décalage avec votre image d'humouriste ?

J'ai l'impression que j'ai toujours eu cette foi chevillée au corps. Je reste discret à ce sujet, même si aujourd'hui, à 60 ans, j'ose en parler un peu plus. Et cela ne m'empêche pas de continuer à être dans une grossièreté infantile dans mes spectacles ou les émissions de télévision et radio. De toute façon, les gens qui viennent me voir, ne doutent pas une seconde qu'il y a beaucoup d'amour chez moi.

Propos recueillis par Anne Henry-Castelbou