Yann Arthus-Bertrand à la Maison d'enfants de Nazareth, au Congo Brazzaville, soutenue par son association Badao. |
Article paru dans Présence - Groupe Bayard 4 juillet 2014
A quelle occasion avez-vous
rencontré ces enfants ?
En 2012, lors d'un tournage sur le
fleuve Congo, j'ai croisé la route de cet orphelinat la Maison
d'enfants de Nazareth dirigée par Sœur Marie-Thérèse. J'ai été
touché par l'amour qui régnait dans cette maison précaire qui
accueille une soixantaine d'enfants abandonnés, handicapés … La
première fois que je les ai rencontrés, je suis sorti en pleure.
J'ai eu alors envie de les aider.
Comment les soutenez-vous ?
L'association Badao a été créée
rapidement. L'objectif est d'améliorer les conditions d'accueil,
d'agrandir la maison, de créer un potager. L'association, avec ses
antennes en France et en Suisse, a pu leur envoyer des vêtements,
des jeux, des lunettes et soigner des enfants. J'y vais plusieurs
fois par an, c'est une nouvelle famille pour moi, ils m'apportent
beaucoup de bonheur. Et je sais que je vais continuer à les
accompagner tout au long de ma vie.
En quoi est-ce important de vous
engager dans cette action caritative ?
Depuis plus de quinze ans, je me suis
énormément impliqué dans les problèmes de changements
climatiques. En 2000, j'avais réalisé un grand projet
photographique La Terre Vue du Ciel puis le film HOME en 2009, pour
montrer l'état du monde et de ses habitants. J'ai même fait venir
l'américain Al Gore à l'Assemblée Nationale, en pensant que le
monde allait changer. Quinze ans après, peu de choses ont évolué.
C'est pourquoi j'ai décidé d'agir personnellement, en m'impliquant
pour la première fois personnellement dans une action caritative.
Mais aussi avec la préparation de ce film Human.
Quel est l'objectif de Human
?
Il sera présenté
à la réunion annuelle des chefs d'états en septembre 2015 à l'ONU
puis partout dans le monde. Il s'agit d'aller à la rencontre des
habitants de la planète, pour recueillir des témoignages sur leurs
peurs, leurs rêves, leurs épreuves, leurs espoirs. Le film
présentera également des images aériennes glanées dans le monde
entier. Nous pensons réaliser près de 2000 interviews, comme un
portrait de l'humanité, dont celles de quatre leaders : Bill Gates,
Ban Ki-moon, le Dalaï-lama et j'espère le Pape François. Même si
je ne suis pas croyant, je trouve ce dernier impressionnant.
Que vous apporte ce projet
d'envergure ?
D'une manière générale, tous ces
engagements depuis plus de quarante ans m'ont beaucoup changé, m'ont
ouvert sur les autres. Je reste convaincu que le monde doit évoluer.
Mais il ne faut pas compter sur une révolution économique ou
politique. La révolution devra être spirituelle, éthique et
morale. Et il est trop tard pour être pessimiste. Il faut aimer la
vie là où on est, avec qui on est. La seule solution pour s'en
sortir, c'est l'amour.
Plus d'info : Association Badao 06 19
05 14 84 ou www.associationbadao.org
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