Après avoir connu une enfance douloureuse, la délinquance, la prison, Tim Guenard a réussi à se reconstruire. Son livre Plus fort que la haine a connu un succès planétaire. Aujourd'hui, il ne cesse de témoigner, porté par sa foi.
Vous témoignez dans les
établissements scolaires, les paroisses. Ce que l'on sait moins,
c'est que vous intervenez également beaucoup en prison.
Oui, mon livre traduit dans différents
pays a été lu par de nombreux prisonniers. J'interviens alors
régulièrement dans les prisons de Belgique, Pologne, Argentine …
Les prisonniers sont contents de m'entendre parler de ma
reconstruction personnelle et des personnes croisées qui m'ont
tendu la main. Ils sentent qu'il n'est jamais trop tard pour s'en
sortir. Le plus dur pour eux est d'évoquer le pardon. Les gardiens
sont toujours surpris du silence qui règne durant mes interventions.
Cela montre que ce jour-là, les cœur de certains prisonniers se
sont ouverts.
Entre chaque témoignage extérieur,
quel est votre quotidien ?
Je vis près de Lourdes et je m'occupe
de nombreux courriers et appels de personnes qui ont besoin de se
confier. C'est un gros travail, j'essaye de ne pas prendre de retard.
Également, avec mon épouse, nous accueillons chez nous des
personnes de tous âges en grandes difficultés, soutenus par
l'association Les Amis de la ferme Notre-Dame. Nous allons fêter les
30 ans de l'association au printemps 2015.
En quoi consiste cet accueil ?
Tous les ans, plusieurs personnes en
souffrance passent une année avec nous ou plus. Nous les logeons à
côté de chez nous, les poussons à retrouver un rythme de vie. Et
dès qu'elles commencent à reprendre confiance en eux, nous les
aidons à avoir des ambitions. Certaines passent des diplômes,
d'autres retrouvent du travail. L'une d'entre elles a même réussi à
créer sa petite entreprise d'entretien d'espaces verts.
Et spirituellement, que
réussissez-vous à leur transmettre ?
Une fois par semaine, nous leur
demandons de participer à un temps d'adoration. Si elles sont d'une
autre religion ou n'en ont pas, je leur explique que c'est un temps
pour avoir une pensée d'amour à l'attention de l'humanité qui
souffre. C'est une belle soirée qui finit toujours par un repas pris
ensemble. Au final, il n'y a pas une personne qui n'a pas été
sensible à la présence de Dieu : le Big Boss arrive toujours à
toucher les cœurs.
Comment vivez-vous Pâques avec les
personnes accueillies ?
Nous essayons de vivre ce moment en
union avec les autres. On prends le temps d'expliquer aux personnes
accueillies, l'importance de ces jours qui nous rappellent l'histoire
de Jésus, Marie et les souffrances qu'ils ont eux-même vécues.
Elles sont alors interpellées par notre foi car on répond à leurs
questions, car elles nous voient vivre, aider les autres, demander le
pardon quand c'est nécessaire. La relation avec le Big Boss se
découvre finalement par l'observation et la pratique.
Article paru dans Présence - Groupe Bayard - dec14
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